dimanche 29 septembre 2013

Ma madeleine

En Grêce j'ai fait un achat que je n'avais pas fait depuis 23 ans: un paquet de clopes, évidemment mentholée car il paraît que les nouveaux fumeurs se précipitent sur les mentholées. 

En voyant l'objet du délit dépasser de mon sac mon compagnon a eu cette remarque, " tu n'oseras jamais le dire à tes patients". Si, et en plus dans mon blog! Des mois que j'en rêvais. 
Evidemment ce n'est pas bien de fumer, ça fait une vilaine peau, des vilains cancers, des artères bouchées, des infarctus. Mais si tout les fumeurs pouvaient fumer une  après chaque repas par exemple accompagné d'un bon café, ou est le vice?  Tout le problème est de ne pas s'y habituer, à l'instar du petit whisky  qu'on peut s'envoyer le samedi soir entre copains. 

Non, je ne retomberai pas dedans, c'était juste ma Petite Madeleine, un poil de nostalgie quand il fait chaud et que le soleil est généreux et que les ruines sont magnifiques. 

samedi 28 septembre 2013

L'art du diagnostic

Ce qui peut faire extrêmement peur au début de l'installation, c'est qu'on travaille sans filet, juste les dix doigts. Au début j'avais choisi la solution la plus confortable mais pas la plus économique, l'association afin d'échanger au sujet de cas difficiles. (Mais quand c'est le mariage de la carpe et du lapin mieux vaut se séparer).

Quand on veut bien diagnostiquer et vite, on a intérêt à papouiller, tâter, effleurer... et c'est ainsi que je me suis mise à travailler avec les chaleurs: " madame, au niveau de l'appendice, votre fils est plus chaud" " mais c'est tout enflammé sur la face interne du genou! J'hésite entre le ménisque ou une entorse". 

Je ne me souviens pas qu'on en ait fait grand cas pendant mes études: juste "pour diagnostiquer une entorse, c'est rouge, chaud, douloureux". 
Pourtant il y a de quoi faire; mon dada en ce moment est de diagnostiquer les algodystrophies ( par exemple une entorse qui a du mal à guérir, un poignet qui s’en-raidit...), et là la zone devient froide, et la peau prend une couleur peu agréable à voir: vaguement blanchâtre, ou violacée, la patiente ne ressent parfois plus les effleurements non plus. 

Et si on s'est bien entraîné on peut ressentir des frémissements au niveau de la peau autour d'une inflammation, par exemple quand on touche au niveau d'une vésicule qui souffre, on peut percevoir des vibrations très fines. 

Non, ce n'est pas du magnétisme, je ne sais pas ce que c’est, mais cela aide à diagnostiquer  et peut sélectionner les examens complémentaires à prescrire.

mercredi 25 septembre 2013

comment ne pas prescrire de benzodiazépines?

Coup de fil ce matin:
"Bonjour, je suis la dame de la Sécu, je souhaiterais vous rencontrer. Cette fois-ci c'est en rapport avec les benzodiazépines ( lexomil et temesta par exemple).
- Bien sûr que ça m'intéresse au plus haut point... non, je blague, j'en ai zéro dans ma patientèle.
- Justement nous voudrions savoir comme vous avez fait, par rapport à vos confère et quelles sont vos motivations". 

Dois-je leur expliquer ma vie, ou le fait que je veux exclusivement des patients réveillés, à qui j'ai envie d'offrir des cafés et des petits gâteaux lorsqu'ils se retrouvent en salle d'attente, tellement ça papote?  Ou le fait que de prescrire uniquement des calmants ou des somnifères à longueur d'année, ça peut me faire perdre le goût de la médecine, l'envie de me battre pour trouver La Pathologie qui bousille la vie du patient? Ou que j'ai fait une thèse sur la toxicomanie et que "faute de grives on mange des merles", c'est à dire que les toxicomanes se goinfraient de stilnox, tranxène 50, de rohypnol et de lexomil quand ils étaient en manque? 
Et que j'étais arrivée dans ma conclusion, que une drogue légale ou illégale est quand même une drogue... jusque qu'elle est remboursée et c'est tout ce qui change. 


Alors je l'attends cette dame, on verra.

mardi 24 septembre 2013

Je suis utopique

Les relations assistantes sociales-médecins généralistes ne sont pas au top: j'avais pour patients une famille qui était ont ne peut plus suivie par la PMI, pour mauvais traitement antérieurs envers mineurs. Il se trouvait que j'avais des information concernant un mineur de cette famille: j'avais fait un ou deux arrêts d'école dont je n'étais pas forcément fière car à la fin je soupçonnais un problème supplémentaire et caché ( traces de coups? Autre chose?).

J'appelle la PMI: " Bonjour, je voudrais l'assistante sociale.
- Qu'est-ce que vous lui voulez?
- Je suis le docteur Vincent, j'ai des choses à dire concernant la famille Tomate.
- On n'a rien à vous dire, on ne communique pas les données confidentielles.
- Mais enfin, je voudrais juste vous parler du petit Tomate!
- Désolée, c'est secret professionnel". 

A peu près ces réponses. Autant dire que j'étais en pétard le reste de la journée.
Il se trouve que tout se raconte dans un cabinet, et j'ai entendu  tous les détails glauques par un patient au courant de la situation dans la semaine qui a suivi, détails que  j'aurais préféré à la rigueur ne pas connaitre par le menu, tellement la situation est épouvantable. J'en parlerai dans 20 ans dans un nouveau livre peut-être. Ce n'est pas utile de se rendre compte des tréfonds fangeux de la nature humaine, ça démoralise. 

Je souhaiterais que tout le monde marche la main dans la main, les médecins hospitaliers, les médecins de la Sécu, la PMI et tout et tout, et surtout qu'on ne légifère pas dessus, comme on l'a fait pour l'euthanasie: ça doit se passer tranquillement entre les médecins et la famille et c’est tout.

JULIE ZENATTI - L'un souffre l'autre s'ennuie (Album "Plus de Diva" - 2010)

class actions enfin!

Permettre des actions judiciaires groupées dans le domaine de la santé. C'est une annonce de la ministre de la santé, Marisol Touraine, qui présentait, lundi 23 septembre, sa "stratégie nationale de santé". A l'avenir, des patients qui s'estimeraient victimes d'un produit de santé pourront donc, pour obtenir réparation, se retourner collectivement contre ses fabricants. Cette mesure sera intégrée dans la future loi de santé, promise pour 2014.

Des scandales sanitaires, comme ceux du Mediator ou des prothèses mammaires PIP, ont montré l'utilité que pourrait avoir un regroupement des victimes d'un même dommage.

Réclamée par les associations de consommateurs, l'autorisation des class actions en France était la mesure phare du projet de loi sur la consommation de Benoît Hamon, voté le 13 septembre au Sénat. Le gouvernement avait cependant décidé de faire de la santé un cas à part, considérant que les médicaments et dispositifs médicaux (prothèses...) n'étaient pas des biens de consommation.

FACILITATION DES DÉMARCHES
Les patients ne devront pas s'attendre à une meilleure indemnisation, mais à une facilitation de leurs démarches contre les laboratoires ou fabricants de dispositifs médicaux, qu'ils n'auront plus forcément à engager seuls. Ils pourront passer par des associations de patients, qui porteront les actions en justice.
Il ne faudrait pas davantage s'attendre à une judiciarisation de la santé, estime la ministre. Le sentiment dominant d'une "dérive à l'américaine" est une idée reçue, le nombre de procédures étant stable sur dix ans, avait démontré en 2012 une étude de l'Institut droit et santé.
Pour se prémunir contre les mauvais effets des produits de santé, le ministère va aussi tenter d'améliorer l'information des patients, notamment via le site spécialisémedicaments.gouv.fr.


Enfin!
Pour les internautes n'ayant pas forcément conscience du progrès, " l'union fait la force" et si on estime avoir été victime d'un médicament, c'est toujours plus confortable de se regrouper. 

dimanche 22 septembre 2013

Statut de victimes-criminelles.

En lisant le Dalloz , Droit du dommage corporel, on fait mention des victimes, handicapés, qui peuvent avoir un préjudice d'agrément, sexuel, esthétique, d'établissement ( un jeune enfant qui perd un bras perd des chances en terme de réussite dans la vie). OK, c'est très bien, il semble que rien n'a été oublié dans ce livre qui fait 934 pages. Je ne l'ai pas fini.

Mais où mettre les victimes des médicaments?
Ou classer les Sylvie Reviriego qui a assassiné puis coupé en morceaux sa meilleure amie sous l'effet d'un cocktail détonnant prescrit pour maigrir? 
Ou mettre les troubles compulsifs de jeu et l'hypersexualité des parkinsoniens sous traitement?
Les accidents de la route après avoir avaler une barette de lexomil? 
Les actes de pédophilie causés par des neuroleptiques? ( Prescrire, septembre 2012). 

Certaines  personnes sont classées comme  criminelles, mais elles sont d'abord victimes, et je pense qu'il faut se battre pour faire reconnaître ce statut particulier.

Traitement anti-parkinson : la condamnation du laboratoire confirmée

Il avait développé des effets secondaires indésirables importants. Didier Jambart, atteint de la maladie de Parkinson et traité par le médicament Requip a obtenu 197 000 euros en appel contre le laboratoire GSK, dont la condamnation est ainsi confirmée.

Soigné entre 2003 et 2005 par le Requip, médicament du laboratoire GSK (GLAXOSMITHKLINE) pour la maladie de Parkinson, Didier Jambart a développé une addiction aux jeux et au sexe. Le TGI de Nantes avait condamné le 31 mars 2011, le laboratoire pour médicament défectueux, sa notice ne mentionnant pas ces effets secondaires. En première instance Didier Jambart avait obtenu 117 000 euros.

J'en suis très heureuse pour lui, seulement il n'a jamais été poursuivi d'après ce que je sais, pour crime. So, all is well that ends well... il faut penser à ses petits copains maintenant qui ont pu passer à l'acte. 





vendredi 20 septembre 2013

En lisant le Dalloz " Droit du dommage corporel" p 654 , je suis tombée sur une petite phrase : " Au dix-neuvième  siècle, le discours médical évoquait volontiers la responsabilité morale du médecin devant sa conscience, mais révoquait sa responsabilité civile à l'égard de la victime". Pour faire simple: " du moment que je me sens en paix avec moi-même, c'est bien dommage que le patient soit mort mais ce n'est pas ma faute, c'est la médecine". Pratique

Le point de vue a légèrement changé suite aux progrès de la médecine.  Et cette énorme responsabilité qui pèse sur les médecins peut jouer dans la constitution du burn out. 

jeudi 19 septembre 2013

madame, son livre et la médecine: Régime Dukan ultra-efficace sur du long terme?

L'ammaigrissement grâce à Dukan, c'était un cancer du rein!
" Docteur, vous ne voulez pas sortir avec moi? Vous êtes mignonne.
- Désolée, ce n'est pas possible, vous me l'avez déjà demandé lors de mon sixième mois de grossesse. Par contre je vous promets de le reporter dans mon blog.
- Vous n'allez pas oser!
- Si madame!"

Voilà, ce qui est dit est fait, et c'était ma dernière demande en date!

mercredi 18 septembre 2013

soigner selon le contexte

Je vais peut-être faire sauter en l'air certains lecteurs, mais qu'ils comprennent bien le contexte: il s'agit d'une femme de 94 ans, Alzheimer ( et tatie Danielle) , qui  a vu ses jambes gonfler en juillet dans la maison de retraite où elle réside. D'ailleurs il a été assez difficile de lui faire accepter la consultation, de lui faire retirer ses trois pulls pour ausculter convenablement. J'ai d'ailleurs fort apprécié l'aide d'une autre résidente atteinte d'un alzheimer: " mais faite-vous examiner voyons Danielle, ce n'est rien du tout!"
 Et en écoutant le coeur, j'ai eu la surprise d'y déceler un souffle ( pour les connaisseurs, deux sur six, avec les jambes, cela sent l'insuffisance cardiaque).  Et j'ai prescrit du Lasilix ( diurétique pour éliminer l'eau des jambes) , une prise de sang et basta... et prévenu la fille qui m'a répondu: " Vous avez bien fait, ma mère ne veut plus toutes ces tracasseries, elle veut finir ses jours tranquille". 

Et quand j'ai croisé un confrère  qui s'étonnait de me voir officier à la maison de retraite ( mon truc c'est les enfants et les ados), j'ai répondu " je connais bien cette patiente, j'ai diagnostiqué une insuffisance cardiaque, donc lui ai prescrit un peu de Lasilix".   Je reconnais, c'est court.
Juste qu'il faut voir le contexte et dans ce cas c'est faire preuve déjà de beaucoup d'interventionnisme que de l'ausculter.


mardi 17 septembre 2013

Un coeur en béton

Une de mes patientes, 93 ans a réellement une bonne santé et le cœur bien accroché; elle est grabataire et tout un monde s'active autour d'elle à son domicile du matin au soir.
Or il y a quelques temps elle a été hospitalisée par l'aide soignante (?) qui lui trouvait mauvaise mine. L'hôpital l'a gardé deux semaines afin d'être absolument sûr de ne pas passer à côté d'un vrai problème. Puis il l'a rendu à sa famille.
J'ai été appelée un mois après. Pour faire court elle prenait à domicile un traitement pour le coeur (Cordarone, pour le régulariser) qu'ils lui ont arrêté à l'hôpital et que les aides-soignantes se sont empressées de lui remettre dans le pilulier.  Et idem pour un ou deux autres traitements. De plus on lui avait prescrit de l'héparine en injection pour la dé-coaguler durant un mois, évidemment à renouveler ad vitam eternam. 

Je fais quoi moi devant le fait accompli? J'examine la patiente, elle va toujours aussi bien que possible. Je me fâche tout rouge envers les aides-soignantes qui prennent des décisions cavalières, les infirmières qui ne contrôlent pas , la famille qui " fait sa sauce" , la pharmacie qui n'a pas tout délivré selon les souhaits de tous ces accompagnants ? Les bras m'en sont tombés, et zut.  

Elle a été réhospitalisée par la famille il y a deux semaines pour des douleurs abdominales (une cystite) et cette fois-ci l'interne du service  m'a appelé pour avoir des précisions. C'est qu'elle a été mise au courant de tout la pauvre: que j'étais la cinquième roue du carrosse, que les traitements étaient donnés "artistiquement" par l'entourage et qu'il fallait qu'elle soit ferme sur l'ordonnance, et que la patiente était vraiment une force de la nature pour supporter de tels changements. 

On peut se demander en conclusion si tous ces médicaments sont utiles pour la survie des patients, surtout nonagénaires. Et ça coûte cher à la Sécu.

... Et je lis ce soir:

La vieillesse en pleine overdose



Selon une enquête de l’hôpital Pompidou que «Libé» s’est procurée, les plus de 80 ans avalent en moyenne plus de dix produits par jour.
A ce niveau, on ne peut plus parler de soins, on pourrait presque évoquer du gavage. Comment qualifier autrement le fait qu’aujourd’hui, en France, une personne de plus de 80 ans prend en moyenne plus de 10 médicaments par jour, alors que rien, médicalement, ne le justifie ?
Ainsi va l’addiction médicamenteuse. Dans quelques jours, lors du congrès de la Société française de gériatrie, va être présentée une étude sur «La consommation médicamenteuse des sujets âgés en France en 2011» (1). Les résultats, totalement inédits et que Libération a pu se procurer, sont ahurissants, car ils pointent une consommation hors de tout contrôle.
«Hit-parade». La réalité est impressionnante : passé 80 ans, ils sont plus de 90% à consommer des médicaments. «Le nombre moyen de médicaments est de dix, le nombre de classes thérapeutiques moyen est de cinq», expose le professeur Olivier Saint-Jean, chef de service à l’hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris, qui a coordonné ce travail. «Or, insiste-t-il, au-delà de trois à quatre molécules prises ensemble, on ne sait plus trop leur métabolisme, c’est-à-dire leur façon de réagir. Et, surtout, à partir de cinq médicaments, le risque d’accident médicamenteux augmente considérablement.» N’oublions pas que 10% des hospitalisations en France sont liées à des accidents médicamenteux. Bref, il y a un danger évident :«Le pourcentage de sujets âgés à risque d’accident médicamenteux dépasse donc les 80% après 80 ans.»

Je suis fort  heureuse que l'on commence à s'en rendre compte, 

dimanche 15 septembre 2013

Vidora

Je m'occupe depuis quelques années d'une jeune femme qui souffrait de fortes migraines. Elle a consulté un neurologue qui lui a prescrit du Vidora. La première fois qu'elle s'est présenté devant moi j'ai consulté mon Dictionnaire Dorocz ( dictionnaire de médicaments)  pour savoir ce que je prescrivais et sur Doctissimo. Or voilà ce que j'ai lu:

ANTIMIGRAINEUX - SYMPATHOLYTIQUE
(N: système nerveux central).
L'indoramine, molécule à noyau indole à chaîne pipéridinée, agit au niveau des médiateurs chimiques responsables de la crise de migraine et possède les propriétés pharmacologiques suivantes:
·         alpha-bloquante post-synaptique sélective,
·         antihistaminique,
·         antisérotoninergique et antidopaminergique faibles,
·         antagoniste de la prostaglandine F2 alpha sur la paroi vasculaire,
·         stabilisatrice de membrane.
Chez les patients ayant une hypertension artérielle légère ou modérée, l'indoramine entraîne une baisse des chiffres tensionnels, sans hypotension orthostatique.
Chez les sujets normotendus, à la posologie recommandée dans le traitement préventif de la migraine, la pression artérielle n'est pas modifiée. (doctissimo)

Mais j'avais une vague notion de neuroleptique ( comme vogalène, agréal, tanganil, motilium) et j'ai eu un peu d'a-prioris. 

" Madame, je lui répétais, on pourrait diminuer le médicament au fur et à mesure et voir un ostéopathe pour voir si quelque chose n'est pas coincé.
- Non, j'ai trop peur que les migraines reviennent.
- Mais vous voulez un enfant plus tard, vous ne pouvez pas être enceinte avec!
- Promis, j'y pense".

Je l'ai revue il y a peu de temps:
" Je suis enceinte! J'ai beaucoup galéré et on a dû se faire aider pour stimuler les ovaires. Ca m'a fait beaucoup stresser.
- Super! Vous aviez arrêté le Vidora?
- Non, juste quand j'ai appris la bonne nouvelle.
- Je vais voir si ce n'est pas la faute de ce médicament. De plus il est interdit depuis juillet".

Je cherche sur internet: 

Description des effets indésirables
Comme tous les médicaments, vidora 25 mg, comprimé est susceptible d'avoir des effets indésirables, bien que tout le monde n'y soit pas sujet.
Ils surviennent principalement au cours des trois premiers mois de traitement et sont le plus souvent spontanément régressifs; ils ne nécessitent généralement pas l'arrêt du traitement. le plus souvent ont été observés:
· Somnolence,
· Congestion nasale,
· Sécheresse de la bouche,
· Troubles de l'éjaculation.
Ont été rapportés des troubles endocriniens tels que:
· Hyperprolactinémie (excès de prolactine (hormone provoquant la lactation)), galactorrhée (écoulement anormal de lait) ou aménorrhée (absence de règles).

+info: http://www.doctoralia.fr/medicament/vidora-7843

" Et voilà, ce n'est pas votre faute, c'est celle du médicament!"
Elle en était toute bouleversée " le gynéco ne m'a rien dit!"

J'ai beau lire le magazine Prescrire, ... prescrire n'est jamais simple. Elle aurait pu porter plainte contre le traitement. Heureusement tout est bien qui finit bien.


jeudi 12 septembre 2013

Une nouvelle maladie : le retard chronique !

Par  Cécile Abdesselam, le 04 septembre 2013

  Voilà une nouvelle qui va réjouir les gens qui passent leur temps à courir après, justement ! Ceux qui arrivent échevelés à une réunion, ceux qui ratent leur train, voire leur avion, bref, ceux qui sont toujours en retard… Ce n’est pas leur faute, ils sont tout simplement…malades !
Deux médecins écossais, de l’hôpital  Ninewells à Dundee, ont en effet établi un curieux diagnostic, après avoir reçu (en retard, on imagine…) Jim Dunbar, incapable de respecter les horaires. Et cela depuis sa plus tendre enfance. Cela a valu à cet Ecossais de 57 ans, de perdre des amis, des amoureuses et des emplois, mais ça n’était pas sa faute, d’après les médecins : il souffre en effet de « retard chronique ». Selon les praticiens, Jim a un problème cérébral qui l’empêche de gérer le temps et de s’organiser.
Ce n’est d’ailleurs pas si idiot que ça. La perception du temps est en effet un phénomène complexe que les scientifiques percent à peine. Nous avons la faculté de l'appréhender grâce à un « chronomètre mental », qui nous permet de savoir si l’on doit courir pour attraper le train, ou qui évalue la dizaine de minutes que met le riz à cuire, par exemple. On ne sait pas très bien dans quelle zone précise de notre cerveau il se situe : certains chercheurs suggèrent le cervelet et les ganglions de la base du cerveau. Alors que l’estimation de la durée d’un événement seraient gérée par le lobe temporel médian (vers le centre du cerveau). Quant à la capacité de juger de la chronologie, c’est à dire être capable d’ordonner plusieurs événements à différentes heures, elle dépendrait du cortex préfrontal.  
Bref, tout cela pour dire que la perception du temps met en marche des mécanismes complexes de plusieurs parties du cerveau.  Qui peuvent effectivement être déficientes…Bon, vous pouvez toujours imprimer cette news pour la montrer à votre chef la prochaine fois que vous serez en retard, mais on ne vous jure pas que ça marchera !

Alors, combien d'entre vous sont malades? Moi oui, toujours cinq minutes de retard au début de la consultation, après ça compte pas.
Et maintenant qu'une nouvelle pathologie est sortie, un traitement médical va suivre, c'est le corollaire incontournable.


mardi 10 septembre 2013

Régime Dukan ultra-efficace sur du long terme?

Je coince un peu:
Je suis une sexagénaire depuis quelques années maintenant, qui était un peu rondelette, très volubile et sympathique et qui à l'époque ne souffrait que des genoux cf poids respectable.

Puis elle a eu des problèmes dentaires avec nécessité de tout changer: appareil puis implants. Elle s'est mise à maigrir dans le même temps. Je me suis dit:  "pas grave, quand on ne peut pas mâcher, alors, où on avale tout rond, où on prend le temps de réduire en purée chaque bouchée, si bien que le sentiment de  satiété arrive avant la fin du repas".  Et en plus elle avait démarré un régime Dukan qui avait été bien suivi au début, puis élargi aux légumes. 

Mais elle est arrivée aujourd'hui avec des douleurs abdominales, une petite fatigue, un tout petit désordre intestinal. Et je l'ai examinée et j'ai palpé une grosse masse abdominale à gauche. Alors comment lui annoncer ce que je compte chercher tout en ne la mettant pas dans la panique la plus totale?
J'ai invoqué un genre de constipation, une sigmoidite ( inflammation de l'intestin), et je ne sais plus quelle autre bricole mais elle est d'accord pour le scanner en urgence.  Et peut-être que je suis une grande gourde et que je diagnostique comme un pied, je me dis cela pour me rassurer car si c'est vraiment ce que je crois c'est mauvais, et je comprends pourquoi le régime Dukan marche si bien sur un si long terme ( ça c'est de la mauvais langue).

lundi 9 septembre 2013

Cadeaux de patients

Je n'avais jamais relaté cette anecdote: autrefois je suivais un patient un tout petit peu trop volubile et extraverti. Un jour il me fait cette déclaration: "Vous êtes un très bon médecin, pareil pour le docteur Caniche et le dr Cravate , alors je vous ai couchés sur mon testament: il y un million d'euros pour vous". 
Il faut savoir qu'un médecin n'a pas le droit d'hériter de son patient. N'empêche, c'était vraiment gentil. mais peut-être qu'il avait peur que je ne m'occupe pas assez bien de lui? Je pense qu'il a fini chez le psy, car je n'ai plus eu de nouvelles brutalement. 

Je préfère les pots de confiture et les délicieux fruits du jardin que l'on m'a offerts ce matin. 


dimanche 8 septembre 2013

Que de bonnes lectures

Je me suis plongée dans un livre éminemment passionnant: Le droit du dommage corporel chez Dalloz! Traduction: la loi au service des victimes. 
Et j'ai été surprise que la loi sépare le corps et l'esprit, et que le droit des victimes ne peut se dissocier de cette notion! Car si l'on oublie la dimension spirituelle, ontologique, on peut alors y aller dans les expérimentations dégradantes dont le 20è siècle est assez richement doté. 

Mais avant de me plonger dans les délices évidents du droit, La trilogie des Fourmis de Werber m'a occupé utilement la fin des vacances. On se dit au début: quoi? 1400 pages sur les fourmis! Au bout de deux pages je ferme. 
Mais non, que du bonheur, avec surtout " la pierre de Rosette", instrument qui permet une communication fourmis-humain. Que du bonheur!


samedi 7 septembre 2013

Maladie professionnelle éclair

Je suis un peu dégoutée.

Il  y a un an et demi, j'ai demandé le statut de maladie professionnelle pour une quinquagénaire ouvrière qui avait travaillé les épaule en tension durant 25 ans. Diagnostic: tendinopathie des deux épaules, avec impossibilité de poursuivre le même travail ( ce que le médecin du travail a confirmé). Pour asseoir le diagnostic elle a fait une IRM des deux épaules et consulté un rhumatologue. 
Le médecin de la Sécu a accepté la maladie professionnelle au bout de 7 mois pour l'épaule gauche mais par pour l'épaule droite sous le prétexte que cette dernière souffrait préalablement d'arthrose. 
Tout le monde suit?

Il y a trois mois, donc quelques mois à peine après l'accord de maladie professionnelle, la Sécu a déclarée ma patiente consolidée en juillet! Or elle n'est pas consolidée du tout, devant avoir une éventuelle intervention, et des infiltrations. 
J'ai demandé une expertise. Et le verdict vient de tomber: la patiente n'était effectivement pas consolidée en juillet, mais en septembre!!!
Du foutage de gueule. On n'aurait jamais osé faire cela il y a quelques années.

Dernier atout, et malheureusement le dernier: je lui ai conseillé de se rapprocher d'un médecin conseil de victimes, pour voir comment elle peut continuer sa maladie professionnelle. Ce dernier étant remboursé par les assurances, la patiente va me suivre. 
Mais je croise les doigts.

mercredi 4 septembre 2013

Comment arrêter le lysanxia?

Un patient a été victime d'une agression, le genre violent. Il est venu dans mon cabinet demander un certificat de "coups et blessures", alors qu'il n'a eu "qu'un" préjudice moral ( il n'a tout simplement plus de maison, tout a été saccagé). 
Or j'ai demandé pendant la consultation: "Prenez-vous un traitement habituel?
- Oui, Séroplex et lysanxia prescrits par mon médecin. Je voudrais bien arrêter mais je les prends depuis quinze ans et je ne sais pas comment faire. Pourtant je n'en prends qu'un demi, mais dés que j'en prends un jour sur deux je me sens mal.
- Ce n'est pas vous monsieur, c'est un phénomène de sevrage. C'est une drogue, mais elle est légale. Connaisses-vous les effets secondaires?
- Ben non
- amnésie, accoutumance, risque d'Alzheimer et de démence etc. 
- Mais j'ai demandé dix fois à mon médecin de l'arrêter, il me répond qu'on peut les continuer sans risque. Mais j'en ai assez. D'ailleurs quand il a voulu en prescrire à ma fille, je lui ai dit non.
- Allez, je pense que vous pouvez y arriver. Voyons, un grand gaillard comme vous victime d'un tout petit cachet?". 
J'ai proposé de limer ses demi cachets, un peu plus chaque jour, avec du D stress.

En conclusion, c'est super facile, et confortable de prendre un benzodiazépine ou un antidépresseur, c'est épouvantable de l'arrêter et certains médecins baissent les bras d'avance, se disant que l'entreprise de les faire arrêter sera pratiquement insurmontable. 

Je peux le dire à tous: oui, il a une vie après les benzodiazépines!
Je donnerai des nouvelles de ce patient quand j'en aurai. 

lundi 2 septembre 2013

On ne se serre pas la main.

Ca me surprend toujours: " Bonjour docteur, je ne vous serre pas la main, il vaut mieux pas. J'ai une gastro épouvantable, je viens de faire dans vos toilettes et j'ai désinfecté".
Et la suite évidemment: je me trouve en train de palper le ventre " à pleine mains", j'aide le patient à monter, à descendre, je pose parfois ses vêtements sur la chaise au grand risque évidemment de me contaminer, y compris les personnes que je vais voir ensuite ( et malgré le lavage des mains). et deux fois neuf mois alors que j'étais enceinte! Que de risques pris! Je demande la pénibilité au travail ne serait-ce que pour ça.

Enfin, on ne s'est pas serrés la main, c'est l'essentiel.